Les Socits ouvrires

" Le travail subit, en ce moment, les effets d'une crise prolonge. La statistique atteste le ralentissement de la production et du commerce. Quant la spculation, qui contribue pour une si forte part l'activit gnrale, elle s'est retire sous la tente et elle se recueille, loin du champ de bataille o elle a t cruellement meurtrie. Ds lors, la main-d'oeuvre est plus rare, le salaire se partage entre un moins grand nombre d'ouvriers, et les chmages se multiplient. Aux chmages se joignent les grves. On demande que l'tat et les villes donnent du travail aux ouvriers; on rclame soit des augmentations de salaires, soit l'application de divers systmes d'association, qui, remplaant le salaire fixe, procure la main-d'oeuvre une rmunration plus leve. Le travail a dj prouv des crises semblables, les difficults qui naissent du chmage et des grves ne sont pas nouvelles, et la plupart des remdes indiqus sont connus depuis longtemps. Cependant la crise actuelle prsente un caractre particulier de gravit elle ne provient pas seulement d'un malaise industriel destin, selon les prcdons, n'tre que transitoire; elle se complique d'un malaise politique et social qui rappelle, par des signes nombreux, la priode de 1848. Comme cette dernire date, le gouvernement y intervient..."